le vivre au travers du rire et de la dérision pour compenser cette technique pesante, ce souffle sans fin qu'il faut avoir pour ne pas se décourager, perdre pied, perdre la main. Savoir et pouvoir choisir ses moments créatifs, se donner totalement, sublimer et s'éteindre, s'attendre aussi pour être plus productif ensuite, faire travailler l'esprit et la pensée, qui seront prolongés, interprétés par la main.

 

Trouver sa propre cohérence, ajuster le crayon à la couleur, créer... Laisser des traces, imprimer la vie sur le papier, pressentir la lumière, évoquer ses clartés, préciser ses ombres. C'est un art complet qui mène et nous fait basculer très vite vers la création vers la restauration et vice et versa.

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Se rassembler, se concentrer pour entrer dans l'esprit de la gestuelle de l'autre, celui qui a conçu l’œuvre que vous rajeunissez, l'autre pas tout à fait mort puisqu'il a lancé ce défi de lumière au temps qui nous absorbe encore et toujours... "L'autre" qui parvient au travers du graphisme à s'imposer comme un frère, une présence doublée de notre esprit qui commande à la main. Ne plus s'appartenir :

le contraire de la création. Dualité du maître verrier.

 

S'oublier en reformant patiemment les lignes, les ombres. Se découvrir faussaire, pour la bonne cause. Avoir la sensation très forte d'avoir eu pour quelques temps une autre manière d'exister et en conserver la quintessence, acquérir d'autres formes d'expression. La gaieté est de rigueur pour compenser la rigidité de ce métier démoniaque qui nous oblige à être soi et son contraire : fantasque, rêveur, indiscipliné, violent, égoïste, nous devons être aussi méthodique, appliqué, rigoriste, généreux, disponible.

Fascinés par la lumière comme des enfants, nous la dominons au travers d'une parcelle de nous-mêmes; elle est une manifestation de la vie, en la manipulant, nous croyons la tenir.

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Lorsque nous créons,

le ciel est entre nos mains,

le ciel est à nos pieds.